lundi 23 juillet 2012

J’ai la mémoire qui flanche


Je me souviens parfaitement de cette chanson de Cyrus Bassiak que chante Jeanne Moreau. Je me souviens même que c’est chez ma tante Nicole que je l’ai entendu pour la première fois sans doute en 1963. Un peu plus tard je me suis acheté le disque 33 tours. J’ai découvert quelques années plus tard que Cyrus Bassiak était le pseudonyme de Serge Rezvani.
Mais il y a d’autres choses pour lesquelles la mémoire présente quelques faiblesses.
Ainsi en triant tout ce qui a été victime du dégât des eaux dont j’ai parlé ici le 18 juillet je suis tombé sur ce carton d’invitation au vernissage d’une exposition du Centre national de la photographie au Palais de Tokyo le 6 mai 1987.
Malgré les 25 ans passés, je me souviens parfaitement bien de cette image de la révolution mexicaine par contre au dos de ce carton le petit mot manuscrit a été une surprise totale, non seulement je ne m’en souvenais pas, mais encore je suis resté plusieurs jours incapable de me souvenir qui en était l’auteur !
Ce texte n’est pourtant pas anodin : « Ce petit garçon au regard fier est mon messager de bonheur pour te dire François combien j’ai envie de ton amour »
Et c’est seulement aujourd’hui en rédigeant ce message que j’ai fini par décrypter le paraphe : JMC et comprendre pourquoi j’ai fait un blocage sur l’auteur du message.
Je ne sais plus lequel nous deux avait dragué l’autre lors d’une journée d’étude professionnelle mais peu après j’ai parcouru plusieurs centaines de kilomètres pour passer huit jours chez lui pendant que sa femme et ses enfants étaient en vacances, nous nous sommes revus quelquefois à Paris chez moi. Mais compte tenu des distances et de sa situation familiale, c’était forcément une histoire à épisodes et sans grande perspective d’avenir commun. Mais au fur et à mesure que JMC prenait des responsabilités professionnelles puis politiques il est devenu de plus en plus soucieux de son image et en parfait lâche et bon hypocrite le jour où nous nous sommes retrouvés travaillant dans le même établissement, il a fait celui qui ne me connaissait pas et m’a intimé l’ordre de ne plus lui adresser la parole.
Comment voulez-vous que je n’ai pas la mémoire qui flanche

3 commentaires:

manouche a dit…

Il y a aussi la mémoire sélective, un bienfait qui te permet d'oublier les épisodes les plus douloureux...

Tambour Major a dit…

Parfois la mémoire ça fait mal, aussi...

'Tsuki a dit…

La raison du blocage est plus interessante que le blocage lui-même, en général... Comme le montre bien cet évènement-ci de ta vie.