Mais pour revenir au Musée Maillol où je me rendais
sans grande conviction, cela a été pour moi une révélation, un choc, une
découverte. J’avais pourtant déjà vu à maintes reprises des vues de Venise par
Canaletto mais sans doute pas assez attentivement ni surtout en un tel nombre.
Mais plus que le nombre de toiles et de dessins exposés, c’est le travail
fabuleux de ce peintre, entre imaginaire et réalité, son sens du détail, la
manière et la matière. Canaletto est le grand maître du védutisme (de veduta
qui signifie vue) genre pictural basé sur la représentation perspective de
paysages urbains. Il dessinait en s’aidant d’une chambre noire (camera
obscura).
Ses vues de Venise fourmillent de détails ainsi Le pont du Rialto vu du Sud (voir
catalogue p. 106) montre nombre d’embarcations sur lesquelles s’affairent
bateliers et artisans, sur les quais des passants, un chien… et même un homme qui
pisse contre un mur !
Autre surprise La
piazza San Marco vers la Basilique (voir catalogue p. 134) peint vers 1745
et Vue de la piazza San Marco vers la
Basilique et le Palazzo Ducale (voir catalogue p. 136) peint vers 1755 sont
de dimensions proches et si le cadrage est assez différent, sur la place, Canaletto
fait vivre un essaim de figures absorbées dans les activités et les
conversations les plus diverses, il montre aussi des échoppes et des kiosques,
des paniers, des étoffes, des chiens qui sont à dix ans d’écart absolument
identiques. Comme un copié-collé.
L’exposition se termine le 10 février 2013 mais si vous
avez encore des cadeaux à (vous) faire, je vous recommande le catalogue Canaletto à Venise co-édité par
Gallimard et le Musée Maillol pour 39€.
Vous trouverez les autres participants à cette
chronique hebdomadaire sur le blog d’Amartia dans sa rubrique La photo de la semaine.