mercredi 30 décembre 2009

J'attends l'impossible



C’est l’amour seul qui peut me sauver et c’est l’amour qui m’a détruit (Sarah Kane) Phrase terrible, insupportable et tellement vraie, sinon que je voudrais en inverser les termes : c’est l’amour seul qui peut me détruire et c’est l’amour qui m’a sauvé !
En quelques heures, je suis tombé raide dingue amoureux d’un homme de vingt ans mon cadet, lui-même sinon détruit en tout cas bien abimé par un chagrin d’amour. Comment est-ce possible ? Cela ne m’était pas arrivé depuis… très longtemps, si longtemps ! C’est une joie et un fardeau. Je voudrais tout faire pour lui, le consoler, l’aider, être à ses côtés au quotidien, alors qu’il traverse une période où il n’est pas capable de s’impliquer de se projeter ; où il a peur de ses émotions, de lui-même et encore plus des autres…
Pour moi, ce qui est positif, c’est que j’accepte cet élan, que je retrouve une libido que je croyais perdue. Ce qui est plus trouble c’est ce rapport à la détresse ou ce que je perçois comme telle, à ma phobie absolue du suicide, une culpabilité qui résonne avec des histoires passées…
A ma décharge, je crois que le monsieur en question n’est pas désagréable à regarder, qu’il est loin d’être con et qu’il exerce dans un domaine artistique un talent certain. Alors, oui, c’est un peu mégalo de croire que moi, petit vieux, je puisse avoir assez de séduction, de savoir faire pour tirer un homme du désespoir et lui faire retrouver l’amour, celui qui sauve ! Et qu’en plus cet amour le porte vers moi !
Mais comme je suis un grand garçon et que je l’aime vraiment, j’espère juste que je peux l’aider et être un ami véritable pour lui.
Bref, je ne sais pas pourquoi j’écris ceci sous « J'attends l'impossible » car j’ai bien l’intention de faire tout ce qui est possible pour faire mentir Sarah Kane.

vendredi 25 décembre 2009

On ne sait jamais


A peine plus d’un an après son suicide, j’ai reçu une photo de Serge via Facebook de la part d’un inconnu utilisant un pseudonyme avec juste la mention « from madgy ». Cette photo faisait partie d’un album titré d’un simple point d’interrogation qui contenait en plus une autre photo de Serge prise au même moment et une image de plage de galets en bord de Méditerranée. Le tout sans légende. Ces photos ont dues être prises peu avant sa mort en 2008.
Serge et Madgy étaient des collègues avec qui je prenais souvent le café entre 1995 et 1999, date de mon départ pour Bordeaux. J’ignorais qu’ils étaient ensemble, je ne l’ai appris que très tard, peu avant de quitter la BnF, j’avais dragué Serge et nous sommes allés chez lui où nous avons baisé assez joyeusement, sans conséquence ni promesse. J’ai gardé avec Serge des relations amicales très espacées. A mon retour de Bordeaux, ils étaient partis s’installer dans le midi. Je l’ai recontacté quand j’ai décidé d’aller vivre à Nice. Il m’a envoyé deux SMS que j’ai gardés dont celui-ci tout début décembre : « Cher François, je me sens  à l’heure actuelle comme un vieil arthritique en lutte contre ses penchants pour l’alcool. De plus je n’ai aucun moyen de locomotion et suis régulièrement pris d’agoraphobie. Il me faudra malgré tout me surpasser dès la semaine prochaine. Attendras-tu jusque-là, me pardonneras-tu tant de délicates  faiblesses ? » Et c’est en arrivant à Nice le 17 décembre 2008 que j’ai appris que Serge s’était pendu. C’est Madgy qui a appelé les numéros enregistrés dans le répertoire du téléphone portable de Serge. J’étais bouleversé et sans doute lamentable avec Madgy dont je me souviens qu’il m’a affirmé que Serge m’aimait bien.
J’espère aujourd’hui que j’aurais l’occasion de renouer le contact avec Madgy. J’ai demandé à l’inconnu sous pseudonyme qu’il lui transmette mes coordonnées.
On ne sait jamais

mardi 8 décembre 2009

Pas d'art sans ego


Vendredi 4 décembre vers 13h30, J. G. arrive à l’hôtel-restaurant de l’Aiglon à Digne, nous y prenons le café avant de partir dans sa voiture vers Moustiers-Sainte-Marie ou plus exactement chez lui à quelques kilomètres du village de Moustiers. Il me fait visiter son atelier de potier où je vois sa production. Il me montre aussi ses dessins, gravures et peintures. J. n’est pas seulement un artisan mais aussi un artiste. Au crépuscule, nous allons à Moustiers faire une petite ballade dans le village avant de rejoindre ses amies Fred & C° au restaurant Le Jadis qu’il a décoré pour une réouverture mercredi prochain. Je souhaitais l’inviter à dîner au restaurant mais il n’y en a pas un seul ouvert le soir à cette saison ! Retour à la maison, après le repas, J. me laisse regarder ses agendas (carnets intimes). C’est beau, intéressant, bouleversant mais très impudique à lire sous le regard de l’auteur. Je saute des passages que j’aurais lu s’il n’avait pas été présent.
Je crois bien que nous sommes devenus amis sur Facebook quand je suis tombé par hasard sur une photo de lui tirant la langue et que je l’ai contacté à ce moment-là, découvrant ensuite son œuvre qui m’a donné envie de le rencontrer et de voir en vrai son travail. J’avais un peu peur de la rencontre dans le réel à cause du côté rebelle, branleur, gay, fêtard et farfelu qu’il se donne sur Facebook et en fait j’ai des grands élans de tendresse pour lui dont j’admire le travail et dont je perçois une fragilité certaine.
Samedi matin, nous allons voir le marché de Riez, parcourir les ruelles du village puis prendre l’apéritif sur une terrasse ensoleillée. J. y retrouve des amis, de nombreuses personnes le saluent, lui font la bise, l’interpelle. Quelle est la part de sa notoriété, de la convivialité villageoise ? C’est une ambiance et des rapports sociaux qui me semblent impossible dans une grande ville. Nous déjeunons en tête à tête au restaurant avant de rentrer chez lui. En fin d’après-midi, J. me raccompagne à la gare de Mézel - Châteauredon à 613,10 mètres d’altitude où je prends le train de 17h46 pour être de retour à Nice à 20h57. Le voyage de nuit ne présente aucun intérêt, sinon que j’obtiens du contrôleur qu’il accepte que je le prenne en photo me tirant la langue. Et un de plus dans ma collection !
En conclusion, un beau voyage, une belle rencontre avec un être de chair et de sang à l’ego appréciable. Pas d'art sans ego

lundi 7 décembre 2009

Penser à sourire






Je rentre de mon second voyage en dix jours. Après Saint-Etienne où j’étais allé participer aux premières assises nationales du cinéma gay et lesbien, j’ai enchaîné avec un voyage à Digne-les-Bains puis Moustiers-Sainte-Marie. Christiane que j’allais voir à Digne et qui devait m’héberger une nuit m’a téléphoné la veille de mon départ pour m’informer qu’elle souffrait d’une grippe carabinée mais comme en plus elle a éclaté en sanglot je pense que son moral est au plus bas même si elle ne m’en a rien dit.
Jeudi 3 décembre à 8h50 je suis monté dans le train des Pignes à la gare du Sud de Nice pour atteindre Digne trois heures et demi plus tard en ayant franchi 151 kilomètres dont 12 sous des tunnels et traversé 33 ponts ou viaducs répartis dans un paysage extraordinaire le long des vallées du Var, du Coulomp, de la Vaïre puis les gorges du Verdon où la pluie qui s’était mise à tomber peu après le départ, s’est transformée progressivement en neige couvrant le paysage de blanc. La descente vers Digne par la vallée de l’Asse s’est continuée sous une pluie fine. A la gare, impossible de trouver un plan de la ville. Je repère le syndicat d’initiative qui est bien sûr fermé… Je me dirige vers le centre culturel où j’ai réservé des places pour le spectacle Cap au pire et Acte sans paroles de Beckett. Non loin de là j’avise trois hôtels et je choisis l’Aiglon à cause du nom (théâtre oblige) et du prix. J’y dépose ma valise et compte tenu du froid, de la pluie incessante, des nuages bas qui masquent les hauteurs de Digne et les montagnes environnantes, je m’allonge jusqu’au moment d’aller voir le spectacle.
Au centre culturel René Char, je vois J. G. arriver avec des amis. Il me reconnait aussi immédiatement, c’est une situation un peu surréaliste, n’étant qu’amis sur Facebook, c’est la première fois que nous nous rencontrons. J’ai beaucoup aimé le spectacle à la mise en scène épurée, avec un comédien, Daniel Bourgy, excellent. Cap au pire au texte proliférant est assez oppressant, Acte sans paroles plus léger même si Beckett y ressasse les mêmes obsessions. Après le spectacle, nous attendons que la compagnie de l’Entre Deux ait rangé tout son matériel avant d’aller diner ensemble (9 personnes) à la Cerise bleue. J. doit me rappeler le lendemain pour me dire ce que l’on fait, s’il m’emmène ou pas à Moustiers. Du coup, malgré le plaisir pris au spectacle et la convivialité du repas,  je me persuade que la neige, le froid, la grippe de Christiane sont les signes annonciateurs d’un voyage raté. Mais non ! J. m’appelle vendredi matin, nous nous donnons rendez-vous vers 13 heures, le soleil éclaire Digne que j’ai le temps de visiter d’autant plus que les églises, la bibliothèque et le musée sont fermés le matin. Je suis rassuré et je peux penser à sourire.

lundi 26 octobre 2009

Il était une fois...


En 1984, je travaillais comme discothécaire (ne pas confondre avec DJ) à la bibliothèque publique de Massy (Essonne) et j'avais monté une exposition sur la musique dans la publicité en rassemblant des affiches et des visuels où l'on voyait des instruments de musique ou des slogans, des citations ayant trait à la musique pour vendre tout et n'importe quoi. J'avais réuni le témoignage de publicitaires qui expliquaient pourquoi une guitare figurait dans leur visuel. Cette exposition d’une vingtaine de panneaux a été conçue pour être itinérante, elle a tourné pendant quelques années principalement dans les bibliothèques en France. Pour l'inauguration à Massy, j'ai invité Thierry Roth-Platen, haute-contre (décédé du sida depuis) accompagné au piano par Denis C., à interpréter des jingles, ces publicités chantées qu’on entendait sur les radios commerciales. J’avais une relation d’amitié amoureuse avec Denis mais cela n’a jamais été plus loin qu’une longue pelle roulée au théâtre Dejazet où Denis avait bu pour lutter contre son stress un soir de première pour son nouveau spectacle. A cette époque je fréquentais assez souvent dans le quartier des Halles, le Look qui appartenait à Yves Mourousi et le dimanche après-midi, j’allais au Palace de Fabrice Emaer pour les Gay Tea Dance. 1984, c’est l’année de la création d’Aides et Vincent Malléa qui s’est beaucoup investi pour ce 25e anniversaire demande pour la rubrique « Votre année 1984 » des témoignages publiés sur le site que vous pouvez atteindre en cliquant sur le titre de ce message. Alors, il était une fois…

mercredi 21 octobre 2009

Regardez les autres

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Fermez les yeux, qu’il a dit Sanrankune et dessinez-vous. J’ai fait comme il a dit et voici ce que cela donne. 

Ce n’est absolument pas ressemblant mais, j’ai découvert à cette occasion que je dessinais nettement mieux les yeux fermés qu’ouverts ! Et je vous invite à découvrir les dessins de quelques amis dessinateurs qui eux aussi ont accepté l’injonction de Sanrankune qui a donné l’exemple
Alors maintenant, vous savez ce qui vous reste à faire. Prenez un crayon, un feutre ou un fusain et une feuille de papier et fermez les yeux. Mais n'oubliez pas quand vous les rouvrirez : Regardez les autres

mardi 22 septembre 2009

Regarder le ciel

















 Je viens de passer quelques jours à Paris et pour cette fois j’ai pris l’avion et non le train comme à l’habitude. J’espérais que l’heure et demie de vol serait plus courte que les cinq heures et demie de trajet ferroviaire Nice Paris… Mais comme Air France demande à ce que l’on se présente à l’aéroport avec deux heures d’avance et que les aéroports ne sont pas en centre ville au contraire des gares, le bénéfice en temps est extrêmement faible, le coût du billet nettement supérieur et les inconvénients des consignes de sécurité (fouille, confiscation de mon flacon de mousse à raser, déshabillage pour examen minutieux de ma ceinture abdominale…) sont tels que je n’ai aucune envie de recommencer même si la vue au décollage lors de l’aller et à l’atterrissage au retour est absolument fabuleuse.
Pendant ce week-end du Patrimoine, même si je ne crois ni au Ciel ni aux Enfers, j’ai visité le cimetière du Père-Lachaise en y cherchant des sculptures d’ange à photographier et surtout en suivant la visite guidée que mon ami et collègue Olivier Estiez consacrait aux tombes des Francs-Maçons. Visite passionnante et instructive, riche en découvertes car malgré un grand-père maternel franc-maçon, j’ignorais à peu près tout de cette nébuleuse philosophico-ésotérique à caractère philanthropique et solidaire.

mardi 18 août 2009

Tout est possible


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Aujourd’hui, avec mon ami Olivier, nous avons pris le bus 81 de la gare routière de Nice en direction de Saint-Jean-Cap-Ferrat pour aller visiter d’abord la villa grecque Kérylos à Beaulieu-sur-Mer puis à vingt minutes de marche à pied de là, la villa et les jardins Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean. Le trajet par la moyenne corniche est à lui seul un régal pour les yeux.
La villa Kérylos, construite en 1902 est censée être une reconstitution d’une maison de la Grèce antique. De riches matériaux ont été employés : marbre, albâtre, bois exotiques… L’intérieur est richement décoré de mosaïques, fresques, tentures et de nombreuses pièces authentiques côtoient des copies en plâtre. La vue est exceptionnelle que ce soit vers la baie des fourmis, le cap Ferrat ou l’arrière pays montagneux.
Dans la villa Ephrussi de Rothschild qui date de la même époque, tout est plus authentique. Mais j’ai eu l’impression d’être dans la caverne d’un pilleur qui étale avec mauvais goût ses trésors depuis le retable moyenâgeux, les tableaux vénitiens, les porcelaines de Sèvres et de Saxe, les tapisseries des Gobelins jusqu’aux costumes chinois, plus un Boucher par ci, un Watteau par là… L’impression de bric à brac est assez étouffante mais heureusement cette villa est entourée de jardins sur 7 hectares et c’est une splendeur. Jardins est au pluriel car l’on passe du jardin à la française au jardin exotique avec ses cactées extraordinaires puis à la roseraie, au jardin japonais, au jardin lapidaire, au jardin florentin puis espagnol ! Avec d’un côté la vue sur la rade de Villefranche et de l’autre le golfe de Saint-Hospice. Avec un peu d’argent, tout est possible.
Sur le chemin du retour Olivier m’apprend qu’un de ses amis, en vacances en Grèce, a rencontré deux niçois au Parthénon et qu’ils ont dîné ensemble. L’un est aussi effacé que l’autre est séducteur, bavard, connaissant tout et péremptoire dans ses jugements, bref assez vite insupportable. Il lui a cité les noms et c’est le même personnage que j’évoquais avec mon amie Joëlle dans le message du 24 juillet et dont j’avais envie de claquer le museau dans le message du 13 juin. Voilà qui devrait rassurer définitivement Antoine.
Tout est possible

vendredi 7 août 2009

Vi devi parlar = vous devez parler


Je viens de passer trois jours en région parisienne où j’ai vu mon père qui fêtera son 93e anniversaire le mois prochain. Il se plaint beaucoup, répète à tout bout de champ qu’il va mal. Cela fait une bonne vingtaine d’années que ses proches l’entendent dire qu’il va bientôt mourir. En attendant, il fait encore son jardin et fournit ses voisins en haricots, tomates, courgettes, salades, etc.

J’ai vu aussi des amis avec qui j’ai déjeuné à Paris. Deux d’entre eux ont abordé des questions intimes, de l’ordre de la sexualité, à ma grande surprise et contrairement à mes habitudes, j’ai répondu très franchement et librement, dévoilant y compris des choses pas forcément glorieuses comme mon absence de libido depuis plus de quatre ans. Je ne sais pas si c’est une façon de compenser ou de sublimer mais j’ai envie de faire des choses pour eux ou avec eux. J’aimerai vraiment beaucoup aider PP pour qui j’ai une grande tendresse à mieux se faire (re)connaître. Je vais me documenter un peu sur la franc-maçonnerie à Nice pour OE et sur Charles Delaunay pour AP. A tous trois j’ai parlé aussi d’OR et il ne faut pas que j’attende que l’on me dise Vi devi parlar

vendredi 24 juillet 2009

Et si on faisait connaissance


J’ai oublié par quel hasard nous étions devenus amis sur Facebook dans le courant du premier trimestre 2009, tous deux bibliothécaires et tous deux niçois. Nous nous sommes croisés une première fois aux Rencontres du cinéma d’art singulier en juin auxquelles j’allais assister surtout pour découvrir le documentaire que le jeune Antonioni a consacré en 1950 au jardin de Bomarzo. Merveilleux jardin au nord de Rome que Patrice Salsa m’a fait visiter. Joëlle présentait un diaporama de fresques murales du village d’Orgosolo en Sardaigne (pour en savoir plus sur les fresques d’Orgoloso, cliquez sur le titre de ce message quand vous aurez terminé de le lire).
Hier, j’ai donné rendez-vous à Joëlle à la terrasse de la Civette du cours Saleya pour prendre l’apéro et nous avons pris aussi le temps de faire connaissance, parlant l’un l’autre de nos parcours professionnels, de nos lectures… de nos vies. Nous avons évoqué aussi la personnalité complexe d’une relation commune et je suis très content que Joëlle ait prononcé avant moi le terme de tyran, cela me conforte et devrait rassurer mon ami Antoine qui s’inquiète de mes jugements qu’il trouve parfois expéditifs.
Plutôt que de multiplier les tournées, au fil de nos confidences, Joëlle m’a convié à dîner au restaurant Acchiardo, institution nissarte de la rue Droite dans le Vieux Nice où depuis quatre générations les spécialités niçoises sont à l’honneur. Farcis niçois pour Joëlle, soupe au pistou pour moi, bonne humeur pour tous.
Si tout le monde était aussi sympathique que Joëlle, je dirais plus souvent : Et si on faisait connaissance

lundi 15 juin 2009

Vau mai tardi que jamai


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Au festival du livre de Nice, j’ai acheté La note noire de Costantini qui vient d’obtenir le prix du premier roman [policier] au festival de Beaune (qui a succédé au festival de Cognac). Après un sympathique échange autour du jazz, du polar et des boissons alcoolisées, j’ai promis à l’auteur de lui faire part de mes impressions de lecture. Je m’acquitte donc ici de ma dette, en précisant que j’ai lu les 276 pages de ce polar en moins de trois jours alors que je n’avais plus lu (pour le plaisir) un seul livre depuis juin 2005 (début d’une grosse déprime) bien que depuis deux ou trois mois je sente poindre en moi l’envie de relire.
L’auteur, saxophoniste de jazz à ses heures perdues, a baptisé son héros Thelonious Coleman Avogaddro, Thel pour les intimes. Celui-ci est lieutenant de police à la section Homicide d’un quartier de New York. Le livre s’ouvre sur un double meurtre resté inexpliqué, il y a vingt-cinq ans à San Francisco quand un crime étrange est commis dans sa circonscription qui fait penser à un complot islamique. Un second meurtre a lieu peu après à Chicago avec assez de similitudes pour que la question du tueur en série se pose. On a donc le thème et ses variations, les improvisations. Le jazz reste omniprésent. On assiste à la guerre des polices (New York contre Chicago, FBI contre CIA). Le lecteur est bringuebalé entre les quatre coins de États-unis, les femmes fatales de la vie amoureuse compliquée du policier, les différents milieux (des immigrants illégaux vivants dans des squats jusqu’au candidat à la Maison Blanche), les informations qui tombent… Un nouveau meurtre est commis à Nice où Thel est venu assister au festival de jazz et voir un de ses amis, Jacques, psychologue qui voyage souvent aux USA, de préférence aux dates où les meurtres ont lieu… Suspens, trahisons, rebondissements et les amateurs d’hémoglobine ne seront pas déçus, en particulier par le dénouement. Je déconseille par ailleurs à quiconque d’essayer d’engloutir autant d’alcool que Thel. Au total un polar qui joue et se joue de tous les clichés du genre avec, à mon goût, parfois un manque de simplicité dans l’écriture. A lire toutefois sans hésitation.
Pour me situer un peu mieux, voici la liste de mes auteurs de polar préférés : Didier Daeninckx, Joseph Hansen, Mary Higgins Clark, Thierry Jonquet, Donald Westlake, Joseph Bialot, ADG, Marie & Joseph, Jonathan Kellerman, Harry Kemelman, Jean-Pierre Bastid, Jean-Bernard Pouy, Pierre Siniac, Jim Thompson, Fred Vargas, Jean Vautrin, Jean-Patrick Manchette, Michael Nava, Tony Hillerman, Sandra Scoppettone…
Alors vieux motard que j’aimais. Oups, excusez… Vau mai tardi que jamai

samedi 13 juin 2009

Agir vite !

Ce matin, j’étais dès dix heures à la piscine pour pratiquer de l’aqua gym. Le cours a duré plus de cinquante minutes et m’a fait le plus grand bien et quelques courbatures, reste à instaurer la régularité.

Cet après-midi, je vais manifester avec les organisations syndicales place Masséna, dans la continuité des manifestations des 29 janvier, 19 mars et 1er mai pour que s’ouvrent enfin de véritables négociations pour la revalorisation du Smic, des minima sociaux, des pensions et retraites, pour mettre en œuvre un plan en faveur de l’emploi et de la qualification des jeunes, etc.

Ensuite, je retrouve Olivier avec qui je vais retourner au Festival du livre de Nice axé cette année sur le Maroc, la mer et le roman policier. J’y avais déjà fait un tour rapide hier.

Agir vite ! C’est un bon slogan, parfaitement applicable pour les revendications sociales, la pratique de la gymnastique et de la natation, il est d’autres sujets où il vaut peut-être mieux éviter la précipitation. L’envie de claquer quelques portes et certains museaux me démange aujourd’hui, alors je vais attendre, en parler, réfléchir et surtout ne pas agir vite.

vendredi 12 juin 2009

Aujourd'hui rien d'impossible

La preuve, j’ai réussi à aller à la piscine hier et j’avais décidé d’y retourner aujourd’hui pour participer à un cours d’aqua gym. Bon d’accord, le cours est à 12h15 et je commence à écrire ce nouveau message à 12h07. C’est donc râpé pour le cours et comme je commence à avoir faim, je pense que la piscine (qui n’est ouverte que de 12 à 14 heures) m’attendra bien jusqu’à demain. Si vraiment je suis héroïque, j’irais peut-être jusqu’à me baigner dans la Méditerranée qui a des horaires d'ouverture plus amples… Mais je crois que j’attendrai encore quelques jours.

Je n’ai pas nagé très longtemps mais ce qui a été important pour moi, c’est de réussir à me montrer en maillot de bain avec le gros bide balafré qui est le mien. La cicatrice de l’opération est installée là à vie mais j’espère bien qu’entre régime alimentaire et exercice physique le gros bide va s’effacer un peu.

Aujourd'hui rien d'impossible


jeudi 11 juin 2009

Gardarem lo moral

Sur Facebook, j’ai un ami gribouilleur qui poste régulièrement des photos ou des tableaux dans lesquels il met en scène ses amis. Il publie aussi quelques autoportraits photographiques ou dessinés. Je le trouve souvent morbide, je le lui ai dit un jour qu’il s’était photographié un revolver sur la tempe. Ces jours-ci, il a publié la photo d’un enterrement où il figurait le mort sur le corbillard entrant dans un cimetière suivi de ses amis parmi lesquels j’étais. J’ai ri en lisant les premiers commentaires des autres amis mais j’ai été incapable d’écrire le moindre mot. J’ai même fini par supprimer mon nom de la liste des amis suivant ses funérailles, pour ne plus avoir cette photo sur ma page.

M’étaient venus à l’esprit les deux enterrements auxquels je n’étais pas présent : ceux de mes amis qui se sont suicidés.

Le premier suicide, celui d’Annick dans les années 1975/76 et le fait de n’avoir été ni prévenu ni invité à ses obsèques, a marqué la fin de ma relation avec celui que je considère encore comme l’homme de ma vie. Amour dont je n’ai jamais réussi à faire le deuil.

Le second suicide – celui de Serge en décembre 2008 à quelques kilomètres de Nice, quelques jours avant que je n’y emménage et alors même que nous avions échangé quelques messages SMS présageant des retrouvailles dont je me réjouissais – m’a profondément affecté.

Alors, il y a de jours comme aujourd’hui où je suis content de pouvoir chercher du regard ce commandement de Ben : Gardarem lo moral.

mardi 9 juin 2009

Un jour après l'autre

Chaque jour qui passe me laisse le sentiment amer de n’avoir pas eu le temps de faire tout ce que j’avais à faire, tout ce que j’avais envie de faire, de n’avoir pas eu assez de temps pour ne rien faire… Et vraiment, je ne comprends pas comment j’ai pu travailler 34 années, 3 mois et 5 jours pour l’éducation nationale et le ministère de la culture sans oublier les 6 années et 9 mois de petits boulots pendant mes études. Et encore avant cela, les heures de présence en cours, le travail à faire à la maison, les corvées de jardinage… Malgré tout, j’ai lu, beaucoup lu, j’ai écouté de la musique, je suis allé au cinéma, au théâtre, parfois même à l’opéra, j’ai vu des expositions, j’ai passé du temps avec mes amis tout ça en travaillant. Mais comment réussit-on à faire tout cela ? Aujourd’hui, le travail ne me manque absolument pas ; c’est vraiment une joie cette absence de contrainte, d’obligation, de stress. Mais malgré tout, je manque de temps. Je n’ai plus le temps de lire, même si l’envie revient peu à peu. La pile des livres à lire s’élève lentement sur ma table de chevet. Les jours passent, un jour après l’autre

lundi 8 juin 2009

J'attends la suite

J’ai eu un choc en voyant le résultat des élections européennes dans le département des Alpes-Maritimes, heureusement sur Nice, c’est un peu moins pire. L’UMP arrive en tête avec 35,10% (33,56 à Nice) suivie par Europe écologie 17,07 (15,83 à Nice), le Front national 11,21 (12,16 à Nice), le Parti socialiste 10,73 (12,66 à Nice), le Modem 6,22 (6,33 à Nice), le Front de gauche 4,85 (5,24 à Nice), l’Alliance écologiste indépendante 4,15 (3,69 à Nice), le MPF 4,04 (4,10 à Nice), le NPA 2,84 (2,90 à Nice) et les autres à moins de 2%. Pour moi le choc c’est la place occupée par le FN : sur la troisième marche du podium devant le PS dans le département et à 12,16% sur la ville quand il est aux environs de 6% au plan national !

Même au plan national, ce n’est pas la joie. J’espère que les gauches et les écologistes vont finir par se rapprocher et s’unir sur un programme crédible avant les prochaines législatives. Bref, j’attends la suite…