Bowery est une rue de New York au sud de Manhattan. Durant les années 1920 et 1930 ce quartier s’est considérablement appauvri, Bowery devenant le symbole de la crise économique et gagnant la réputation d’attirer les alcooliques et les SDF. Entre 1960 et 1980, on y trouvait les loyers les plus bas et le taux de criminalité le plus élevé de Manhattan.
En 1955, le documentariste Lionel Rogosin y tourne On the Bowery qui raconte l'histoire de Ray, un travailleur ferroviaire, et de sa dérive dans ce quartier de clochards à la recherche d'une fête arrosée après un dur labeur, son intégration dans une bande d'alcooliques qui l’aident à dépenser son argent. En tant que nouvel arrivant dans le quartier, il paie sa tournée dans un bar avant de perdre connaissance et de se réveiller pour constater qu'on lui a volé sa valise. A partir de là, Ray commence son voyage jusqu'en enfer... Petits boulots, petites combines, mendicité, vol, tout est bon pour pouvoir se payer un verre de plus à boire.
Influencé par Robert Flaherty et la tradition néo-réaliste italienne, Lionel Rogosin crée un genre cinématographique entre le documentaire et la fiction où le hasard de la vie s’invite dans le film entre vie réelle et scénario écrit après une longue immersion dans le milieu de ces laissés pour compte de la société. Tous les protagonistes du film sont des hommes et des femmes qui vivent depuis des années à Bowery.
Oui, la rue est un film. Et quel film ! Grand prix du documentaire au Festival du film de Venise en 1956, Best documentary of the year au British Film Academy Award en 1956, il reçoit le Robert Flaherty Award en 1957… Ce film vient d’être réédité par Carlotta avec l’aide de la cinémathèque de Bologne. Le DVD contient de plus de remarquables compléments de programme avec des entretiens avec Lionel Rogosin, un entretien avec Gian Luca Farinelli le directeur de la cinémathèque de Bologne et Une promenade dans le Bowery aujourd’hui.
La rue est un film… à (re)découvrir
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