vendredi 6 décembre 2013

Je me souviens encore de ce petit matin



Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

                                                            Photo © François Le Niçois
Je me souviens encore de ce petit matin… [1]

-     Je te l’avais dit. Aujourd’hui on est jeudi, le premier jeudi du mois
-     Eh alors, le premier jeudi du mois. J’ai oublié de te souhaiter ton anniversaire ?
-     Non, tu dois…
-     Ah oui, je sais je dois passer payer la location du rocher… mais vous là-bas, votre contribution… elle est où ?

C’est chaque fois pareil. Tous les mois les mêmes réponses, et cela dure depuis la nuit des temps mais maintenant grâce à moi, Greffier, il reste des traces.

Je vous retranscris en langage humain ce qu’ils osent me répondre, agrémenté de quelques-unes de mes réflexions quelque peu édulcorées afin d ‘être lisible de tout un chacun :
-     moi, Oscar, je m’occupe du ménage… regarde comment le rocher brille…
Tu parles… juste à l’emplacement de ses pattes et de celles de sa dulcinée… le reste, un dépotoir.

-     Pstttt, m’abaissez à lui répondre…
Lui, le dédaigneux, c’est Gontron, toujours face à la mer. Il ne daigne jamais me regarder quand je lui parle. Monsieur s’abime dans la contemplation de la baie des Anges et surtout de l’autre qui minaude en haut de la Tour…

                                                              Photo © François Le Niçois

-     Il croit que je n'ai que cela à faire avec les deux petits à surveiller. Ils sont déjà presque aussi gros que moi.

Elle, c’est Paprika, ma douce, ma tendre. Pour elle… je ferais tout… c’est vrai qu’avec les deux petits, elle ne s’’ennuie pas mais quand même, je fais tout et encore tout et tout et tout. Ras le bol….. plus exactement le bec

-     Ce n’est pas de cela que je te parle. Tu dois envoyer…
-     En voyer quoi… les feuilles en l’air… je ne suis pas un pigeon ou une poule
-     Non, tu dois envoyer ton texte
-     Quel texte….
-     Celui du premier vendredi du mois
-     Mais tu me dis que nous sommes jeudi….
-     Il est temps… comme d'habitude tu vas être en retard.
-     Non… je suis à l’heure…
-     Trop tard… il est 0.05… du premier vendredi du mois

Avec toutes mes excuses, j’avais la tête en l’air et le calendrier en déroute…
Acceptez ces quelques lignes un peu tardives…



[1] : Carloz Ruiz Zafon – L’ombre du vent
Les vases communicants ?
Tiers Livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. Beau programme qui a démarré un 3 juillet entre les deux sites, ainsi qu’entre Liminairede Pierre Ménard et Fenêtres / open space d’Anne Savelli.

Si vous êtes tentés par l’aventure, faites le savoir ici.  

Et les lectures de ce mois sont à poursuivre ici.

3 commentaires:

manouche a dit…

Gracieux essais Ripolin.

Marilyn a dit…

Ton texte a le sérieux avantage de faire rire ! Qualité suprême :-)

Dans un monde où règnerait l'harmonie a dit…

Voilà des mouettes bien bavardes ! J'en ai vu en bien des circonstances, mais je n'ai pas eu l'heur de leur plaire sans doute, car elles ne m'ont pas parlé ... à moins que je n'ai pas su les entendre ? Je tendrai l'oreille, la prochaine fois ...