vendredi 19 mars 2010

Personne n'est parfait





Nice le 17 janvier 2010, 6h25
Mon cher François,
Me voici dans le train à nouveau pour un retour vers Digne… Ce train, cette gare, ces matins, ces voyages, ces allers-retours qui me transportent, ces pensées certaines et incertaines d’amour de toi pour moi, comment pourrais-je dire autrement. Ton amour me sauve, il a su me tirer des griffes de mes propres profondeurs abîmables, oui celles qui sont censées abîmer pour toujours, c’est ce que l’on croit une fois qu’on y est et puis quand le vent souffle (toi) il y a comme une peau neuve : cet état que l’on croit indestructible n’est plus. Ça devient un sac que l’on pose parce que trop lourd et puis l’oubli de le reprendre, de le récupérer… C’est plus loin que je me dis l’avoir oublié et c’est trop tard pour le rechercher parce que volé par le temps ou je ne sais qui d’autre. Je suis donc déchargé, oublieux et le souvenir est bon et délectable. Je peux donc retourner sur les traces, sur l’ancien lieu et regarder comme un touriste cet état passé. Je ne veux pas le ranger, le caser dans une case, je veux le laisser courir dans l’espace pour pouvoir dire que ce n’est pas fini, cela pourrait vouloir dire que je m’apprête à recommencer, l’éternelle ritournelle…
Je sens en toi la douleur du sauveur. Tout en sachant et reconnaissant ta joie, ton bonheur, ta grandeur de générosité… ça ne passe pas outre à ma guérison… Nous sommes la rencontre de deux entités où l’on pourrait dire : deux esprits se sont rencontrés, reconnus. Je rajoute. C’est très important pour moi de côtoyer cet espace spirituel, ça dépasse tout, il n’y a aucune fioriture possible, je veux dire que ça ne rentre pas, c’est un pôle d’attraction négatif pour toutes ces fantaisies, ça nous trie, c’est l’impossibilité, l’incompatibilité,…
[Lettre non envoyée mais laissée à portée de regard deux mois plus tard, personne n’est parfait]

Post-scriptum : Le message ci-dessus avait été publié le 19 mars après que j’eusse cessé toute relation avec l’auteur de la lettre et a été retiré le 29 mars 2010 à la demande téléphonique de celui-ci. Mais rien ne permettant de l’identifier, je décide le 9 septembre  2010 de rétablir cette publication qui éclaire les cheminements tortueux de l’âme humaine et des comportements des uns et des autres car personne n’est parfait