mardi 8 décembre 2009

Pas d'art sans ego


Vendredi 4 décembre vers 13h30, J. G. arrive à l’hôtel-restaurant de l’Aiglon à Digne, nous y prenons le café avant de partir dans sa voiture vers Moustiers-Sainte-Marie ou plus exactement chez lui à quelques kilomètres du village de Moustiers. Il me fait visiter son atelier de potier où je vois sa production. Il me montre aussi ses dessins, gravures et peintures. J. n’est pas seulement un artisan mais aussi un artiste. Au crépuscule, nous allons à Moustiers faire une petite ballade dans le village avant de rejoindre ses amies Fred & C° au restaurant Le Jadis qu’il a décoré pour une réouverture mercredi prochain. Je souhaitais l’inviter à dîner au restaurant mais il n’y en a pas un seul ouvert le soir à cette saison ! Retour à la maison, après le repas, J. me laisse regarder ses agendas (carnets intimes). C’est beau, intéressant, bouleversant mais très impudique à lire sous le regard de l’auteur. Je saute des passages que j’aurais lu s’il n’avait pas été présent.
Je crois bien que nous sommes devenus amis sur Facebook quand je suis tombé par hasard sur une photo de lui tirant la langue et que je l’ai contacté à ce moment-là, découvrant ensuite son œuvre qui m’a donné envie de le rencontrer et de voir en vrai son travail. J’avais un peu peur de la rencontre dans le réel à cause du côté rebelle, branleur, gay, fêtard et farfelu qu’il se donne sur Facebook et en fait j’ai des grands élans de tendresse pour lui dont j’admire le travail et dont je perçois une fragilité certaine.
Samedi matin, nous allons voir le marché de Riez, parcourir les ruelles du village puis prendre l’apéritif sur une terrasse ensoleillée. J. y retrouve des amis, de nombreuses personnes le saluent, lui font la bise, l’interpelle. Quelle est la part de sa notoriété, de la convivialité villageoise ? C’est une ambiance et des rapports sociaux qui me semblent impossible dans une grande ville. Nous déjeunons en tête à tête au restaurant avant de rentrer chez lui. En fin d’après-midi, J. me raccompagne à la gare de Mézel - Châteauredon à 613,10 mètres d’altitude où je prends le train de 17h46 pour être de retour à Nice à 20h57. Le voyage de nuit ne présente aucun intérêt, sinon que j’obtiens du contrôleur qu’il accepte que je le prenne en photo me tirant la langue. Et un de plus dans ma collection !
En conclusion, un beau voyage, une belle rencontre avec un être de chair et de sang à l’ego appréciable. Pas d'art sans ego

1 commentaire:

Tambour Major a dit…

Quelqu'en soient les enjeux, une "simple" rencontre n'est jamais affaire anodine : il s'agit bien d'aller à la rencontre de l'autre dans sa vrai vie, dans toute son humanité, sans l'épais masque dont on peut se revêtir via internet. Quel bonheur lorsque cela débouche sur une amitié renforcée !