Je rentre de mon second voyage en dix jours. Après Saint-Etienne où j’étais allé participer aux premières assises nationales du cinéma gay et lesbien, j’ai enchaîné avec un voyage à Digne-les-Bains puis Moustiers-Sainte-Marie. Christiane que j’allais voir à Digne et qui devait m’héberger une nuit m’a téléphoné la veille de mon départ pour m’informer qu’elle souffrait d’une grippe carabinée mais comme en plus elle a éclaté en sanglot je pense que son moral est au plus bas même si elle ne m’en a rien dit.
Jeudi 3 décembre à 8h50 je suis monté dans le train des Pignes à la gare du Sud de Nice pour atteindre Digne trois heures et demi plus tard en ayant franchi 151 kilomètres dont 12 sous des tunnels et traversé 33 ponts ou viaducs répartis dans un paysage extraordinaire le long des vallées du Var, du Coulomp, de la Vaïre puis les gorges du Verdon où la pluie qui s’était mise à tomber peu après le départ, s’est transformée progressivement en neige couvrant le paysage de blanc. La descente vers Digne par la vallée de l’Asse s’est continuée sous une pluie fine. A la gare, impossible de trouver un plan de la ville. Je repère le syndicat d’initiative qui est bien sûr fermé… Je me dirige vers le centre culturel où j’ai réservé des places pour le spectacle Cap au pire et Acte sans paroles de Beckett. Non loin de là j’avise trois hôtels et je choisis l’Aiglon à cause du nom (théâtre oblige) et du prix. J’y dépose ma valise et compte tenu du froid, de la pluie incessante, des nuages bas qui masquent les hauteurs de Digne et les montagnes environnantes, je m’allonge jusqu’au moment d’aller voir le spectacle.
Au centre culturel René Char, je vois J. G. arriver avec des amis. Il me reconnait aussi immédiatement, c’est une situation un peu surréaliste, n’étant qu’amis sur Facebook, c’est la première fois que nous nous rencontrons. J’ai beaucoup aimé le spectacle à la mise en scène épurée, avec un comédien, Daniel Bourgy, excellent. Cap au pire au texte proliférant est assez oppressant, Acte sans paroles plus léger même si Beckett y ressasse les mêmes obsessions. Après le spectacle, nous attendons que la compagnie de l’Entre Deux ait rangé tout son matériel avant d’aller diner ensemble (9 personnes) à la Cerise bleue. J. doit me rappeler le lendemain pour me dire ce que l’on fait, s’il m’emmène ou pas à Moustiers. Du coup, malgré le plaisir pris au spectacle et la convivialité du repas, je me persuade que la neige, le froid, la grippe de Christiane sont les signes annonciateurs d’un voyage raté. Mais non ! J. m’appelle vendredi matin, nous nous donnons rendez-vous vers 13 heures, le soleil éclaire Digne que j’ai le temps de visiter d’autant plus que les églises, la bibliothèque et le musée sont fermés le matin. Je suis rassuré et je peux penser à sourire.
1 commentaire:
Et donc, fort heureusement, il n'y a pas à penser à sourire !
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