Sur Facebook, j’ai un ami gribouilleur qui poste régulièrement des photos ou des tableaux dans lesquels il met en scène ses amis. Il publie aussi quelques autoportraits photographiques ou dessinés. Je le trouve souvent morbide, je le lui ai dit un jour qu’il s’était photographié un revolver sur la tempe. Ces jours-ci, il a publié la photo d’un enterrement où il figurait le mort sur le corbillard entrant dans un cimetière suivi de ses amis parmi lesquels j’étais. J’ai ri en lisant les premiers commentaires des autres amis mais j’ai été incapable d’écrire le moindre mot. J’ai même fini par supprimer mon nom de la liste des amis suivant ses funérailles, pour ne plus avoir cette photo sur ma page.
M’étaient venus à l’esprit les deux enterrements auxquels je n’étais pas présent : ceux de mes amis qui se sont suicidés.
Le premier suicide, celui d’Annick dans les années 1975/76 et le fait de n’avoir été ni prévenu ni invité à ses obsèques, a marqué la fin de ma relation avec celui que je considère encore comme l’homme de ma vie. Amour dont je n’ai jamais réussi à faire le deuil.
Le second suicide – celui de Serge en décembre 2008 à quelques kilomètres de Nice, quelques jours avant que je n’y emménage et alors même que nous avions échangé quelques messages SMS présageant des retrouvailles dont je me réjouissais – m’a profondément affecté.
Alors, il y a de jours comme aujourd’hui où je suis content de pouvoir chercher du regard ce commandement de Ben : Gardarem lo moral.
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