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Ce matin, j’étais dès dix heures à la piscine pour pratiquer de l’aqua gym. Le cours a duré plus de cinquante minutes et m’a fait le plus grand bien et quelques courbatures, reste à instaurer la régularité.
Cet après-midi, je vais manifester avec les organisations syndicales place Masséna, dans la continuité des manifestations des 29 janvier, 19 mars et 1er mai pour que s’ouvrent enfin de véritables négociations pour la revalorisation du Smic, des minima sociaux, des pensions et retraites, pour mettre en œuvre un plan en faveur de l’emploi et de la qualification des jeunes, etc.
Ensuite, je retrouve Olivier avec qui je vais retourner au Festival du livre de Nice axé cette année sur le Maroc, la mer et le roman policier. J’y avais déjà fait un tour rapide hier.
Agir vite ! C’est un bon slogan, parfaitement applicable pour les revendications sociales, la pratique de la gymnastique et de la natation, il est d’autres sujets où il vaut peut-être mieux éviter la précipitation. L’envie de claquer quelques portes et certains museaux me démange aujourd’hui, alors je vais attendre, en parler, réfléchir et surtout ne pas agir vite.
La preuve, j’ai réussi à aller à la piscine hier et j’avais décidé d’y retourner aujourd’hui pour participer à un cours d’aqua gym. Bon d’accord, le cours est à 12h15 et je commence à écrire ce nouveau message à 12h07. C’est donc râpé pour le cours et comme je commence à avoir faim, je pense que la piscine (qui n’est ouverte que de 12 à 14 heures) m’attendra bien jusqu’à demain. Si vraiment je suis héroïque, j’irais peut-être jusqu’à me baigner dans la Méditerranée qui a des horaires d'ouverture plus amples… Mais je crois que j’attendrai encore quelques jours.
Je n’ai pas nagé très longtemps mais ce qui a été important pour moi, c’est de réussir à me montrer en maillot de bain avec le gros bide balafré qui est le mien. La cicatrice de l’opération est installée là à vie mais j’espère bien qu’entre régime alimentaire et exercice physique le gros bide va s’effacer un peu.
Aujourd'hui rien d'impossible
Sur Facebook, j’ai un ami gribouilleur qui poste régulièrement des photos ou des tableaux dans lesquels il met en scène ses amis. Il publie aussi quelques autoportraits photographiques ou dessinés. Je le trouve souvent morbide, je le lui ai dit un jour qu’il s’était photographié un revolver sur la tempe. Ces jours-ci, il a publié la photo d’un enterrement où il figurait le mort sur le corbillard entrant dans un cimetière suivi de ses amis parmi lesquels j’étais. J’ai ri en lisant les premiers commentaires des autres amis mais j’ai été incapable d’écrire le moindre mot. J’ai même fini par supprimer mon nom de la liste des amis suivant ses funérailles, pour ne plus avoir cette photo sur ma page.
M’étaient venus à l’esprit les deux enterrements auxquels je n’étais pas présent : ceux de mes amis qui se sont suicidés.
Le premier suicide, celui d’Annick dans les années 1975/76 et le fait de n’avoir été ni prévenu ni invité à ses obsèques, a marqué la fin de ma relation avec celui que je considère encore comme l’homme de ma vie. Amour dont je n’ai jamais réussi à faire le deuil.
Le second suicide – celui de Serge en décembre 2008 à quelques kilomètres de Nice, quelques jours avant que je n’y emménage et alors même que nous avions échangé quelques messages SMS présageant des retrouvailles dont je me réjouissais – m’a profondément affecté.
Alors, il y a de jours comme aujourd’hui où je suis content de pouvoir chercher du regard ce commandement de Ben : Gardarem lo moral.
Chaque jour qui passe me laisse le sentiment amer de n’avoir pas eu le temps de faire tout ce que j’avais à faire, tout ce que j’avais envie de faire, de n’avoir pas eu assez de temps pour ne rien faire… Et vraiment, je ne comprends pas comment j’ai pu travailler 34 années, 3 mois et 5 jours pour l’éducation nationale et le ministère de la culture sans oublier les 6 années et 9 mois de petits boulots pendant mes études. Et encore avant cela, les heures de présence en cours, le travail à faire à la maison, les corvées de jardinage… Malgré tout, j’ai lu, beaucoup lu, j’ai écouté de la musique, je suis allé au cinéma, au théâtre, parfois même à l’opéra, j’ai vu des expositions, j’ai passé du temps avec mes amis tout ça en travaillant. Mais comment réussit-on à faire tout cela ? Aujourd’hui, le travail ne me manque absolument pas ; c’est vraiment une joie cette absence de contrainte, d’obligation, de stress. Mais malgré tout, je manque de temps. Je n’ai plus le temps de lire, même si l’envie revient peu à peu. La pile des livres à lire s’élève lentement sur ma table de chevet. Les jours passent, un jour après l’autre
J’ai eu un choc en voyant le résultat des élections européennes dans le département des Alpes-Maritimes, heureusement sur Nice, c’est un peu moins pire. L’UMP arrive en tête avec 35,10% (33,56 à Nice) suivie par Europe écologie 17,07 (15,83 à Nice), le Front national 11,21 (12,16 à Nice), le Parti socialiste 10,73 (12,66 à Nice), le Modem 6,22 (6,33 à Nice), le Front de gauche 4,85 (5,24 à Nice), l’Alliance écologiste indépendante 4,15 (3,69 à Nice), le MPF 4,04 (4,10 à Nice), le NPA 2,84 (2,90 à Nice) et les autres à moins de 2%. Pour moi le choc c’est la place occupée par le FN : sur la troisième marche du podium devant le PS dans le département et à 12,16% sur la ville quand il est aux environs de 6% au plan national !
Même au plan national, ce n’est pas la joie. J’espère que les gauches et les écologistes vont finir par se rapprocher et s’unir sur un programme crédible avant les prochaines législatives. Bref, j’attends la suite…